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28 décembre 2007 5 28 /12 /décembre /2007 08:51

Compte rendu de la visite d’une maison en chanvre, paille et terre,

du 24 novembre 2007 au nord de Mirepoix

Les premiers coups de pelle ont commencé en avril 2006, la charpente est posée depuis septembre 2006 et depuis, Francis et Florence peaufinent leur maison bioclimatique grâce à un savoir faire manifeste et quelques expérimentations, et aussi de bons outils.

Le sol est constitué d’une terre bien damée avec une pilonneuse, remplie de galets puis de graviers, sur lesquels a été coulé un béton de chanvre, puis une dalle de sable chaux qui contiendra le chauffage au sol. Viendront ensuite des carreaux de terre cuite brute qui seront fixés à la chaux et protégés avec de l’huile de lin.

 

L’ossature de la maison est en bois Douglas, nous sommes chez un charpentier et cela se voit.

 

2 techniques ont été utilisées pour remplir les murs : des murs en béton de chanvre sur les 3 façades sud, est et ouest, et des bottes de paille au nord.

Le béton de chanvre est fabriqué à partir d’un mélange d’eau (100 à 140 litres selon la saison) + de chaux faiblement hydraulique (NHL2 – 140 kg), et à ce lait de chaux est rajoutée la chènevotte de chanvre  (400 litres). Le tout dans le malaxeur bien sûr.

Les bottes de paille sont montées selon la technique Tom Rijven réformée, c’est donc une technique maison : bottes en compression, dressées à chaque rang, les fibres sont en sens sortant, les moustaches sont coupées à la scie alligator ; les bottes seront ensuite brossées pour augmenter les aspérités afin d’améliorer l’accroche du futur enduit. La face intérieure est recouverte depuis 15 jours d’un enduit terre qui est encore en train de sécher.

 

La façade sud de la maison comprend de larges surfaces vitrées qui permettront de capter la lumière solaire en hiver : celle-ci sera stockée dans le carrelage de terre cuite et dans une cloison montée en briques de terre. Les moules en mélèze pour la fabrication des briques ont connu de vifs succès photographiques, et la technique de fabrication fut largement détaillée : 50 % de terre passée au broyeur à végétaux pour être aussi fine que le sable et 50 % de sable ; on met le sable dans le malaxeur, puis la terre, le mélange se fait à sec et on rajoute ensuite de l’eau dont la quantité varie selon la saison (en gros 10 seaux terre + 10 sable + 4 eau). On mouille et on lave les moules entre chaque brique. On jette les premières, on s’applique à recommencer, maintenant Francis et Florence fabriquent 40 briques en 1 H 15. Le résultat est sous nos yeux, magnifique, en train de sécher sur des palettes.

 

 

 

 

La conception bioclimatique, avec une distribution soignée des pièces et des espaces tampons (cellier au nord) vise à réduire les besoins en énergie : sous le sol carrelé, il est prévu un chauffage solaire basse température, 15° maxi, à énergie solaire (une autonomie de 8 jours est prévue par un ballon de 500 litres d’eau chaude, relié aux capteurs solaires qui viendront se placer dans le creux de la « casquette » du toit pour ne fonctionner que l’hiver).

 

L’idée ici est d’arriver à une maison autonome en énergie de chauffage de l’air et de l’eau (solaire + bois), en énergie de fonctionnement (photovoltaïque + petit éolien) et en eau (récupération des eaux de pluie + assainissement par filtres plantés possible compte tenu de la nature du terrain et de leur compétence avérée en agriculture, de leur capacité à savoir s’occuper des plantes et des roseaux).

 

 

Le chantier est ambitieux, il est soigneusement préparé et les explications sur le parcours accompli sont claires, détaillées, précises : les visiteurs de ce mois de novembre manifestent leur intérêt pour revoir cette maison lors d’une prochaine tranche de construction, avant sa finition, ou du moins avant sa mise en habitation.

 

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